Αναφορά της περιοχής μας το 1873 στο βιβλίο Archives des missions scientifiques et littéraires

Αναφορά της περιοχής μας το 1873 στο βιβλίο Archives des missions scientifiques et littéraires
Archives des missions scientifiques et littéraires. 1. 1873
ont servi de base empêcherait de faire venir, par exemple, direc­
tement les Bulgares de l'Hindoustan, et de donner leur langue
pour mère au grec. Je ne puis m'empêcher aussi de remarquer ici
combien la mode s'empare des mots, quel abus il en est fait, et
quelles graves conséquences on prétend quelquefois en tirer, sans
même bien les comprendre; ainsi les dénominations d'Aryen et de
Touranien, si récemment connues et adoptées, servent déjà de chi­
boleth pour ainsi dire, on revendique l'une exclusivement pour
soi, et l'on jette l'autre comme un outrage à la tête de ses adver­
saires. Suivant Rakovski et M. Verkovitch, les Hellènes n'étaient
pas des Aryas, et nous voyons des Slaves et des Allemands pro­
poser froidement d'exterminer ou de rejeter en Asie un des
peuples les plus méritants de l'Europe, les Magyars, uniquement
parce qu'ils sont touraniens, alors que parmi les peuples slaves,
pour ne parler que de ceux-là, il en est deux au moins, les Russes et
précisément les Bulgares, qui, c'est un fait indubitable, sont mé­
langés d'une forte proportion de ce sang touranien. Il semble
qu'aucun homme de bon sens ne demandera à une nation : Es-tu
aryenne, touranienne, ou quelque autre chose que ce soit? mais:
Qu'as-tu fait pour l'humanité? Or, la réponse que l'histoire im­
posé aux Bulgares est faite pour leur inspirer plus de modestie,
dans leur propre intérêt, et s'ils ne veulent s'aliéner d'utiles sym­
pathies.
Mais je laisse pour ce qu'elles valent ces opinions plus que
hasardées et qu'il était pourtant utile de faire connaître, et je
reviens à l'historique des recherches de M. Verkovitch, entre­
prisès à partir de 1855. «Quand donc, dit-il (nº 295 du journal
d'Agram), je fus arrivé à cette conviction que ce que je cherchais
(c'est-à-dire les preuves des assertions énumérées plus haut)
devait infailliblement se trouver parmi les Slaves des monts
Rhodope et Périn, je me mis aussitôt à recueillir les chants, les
contes et les coutumes de cette contrée. Lorsque j'avais mis la
main sur un chanteur ou une chanteuse, je ne les lâchais pas
qu'ils ne m'eussent dit tout ce qu'ils savaient. En même temps
j'écrivis à mes amis et connaissances des pays environnants, de
Salonique, de Koukoush¹, de Melenik, etc., pour les prier de
rechercher dans le peuple des chants concernant les rois de
1
Kукуш, dans la Macédoine occidentale.
Μacédoine, Philippe et autres, comme aussi les poëtes thraces,
Orphée, Musée, Linus, Thomyris, etc. Mes amis me promirent
de faire ce que je leur demandais, mais parmi les personnes
ayant quelque instruction, il y en eut qui non-seulement furent
surprises de l'idée mise en avant par moi, mais qui la trouvèrent
bouffonne au dernier point. « Comment, me disaient-ils, pouvais­
« je avoir la pensée de découvrir dans ce pays des chants se rappor­
« tant à Orphée, Alexandre, etc., alors qu'il est connu de tout le
D
« monde, que, dans la presqu'île thraco-illyrienne, il n'y avait
« pas trace de Slaves avant l'arrivée des Bulgares, des Croates et des
"
Serbes. Sans me laisser aucunement décourager par cette objec­
tion, je continuais à recueillir des chants et des contes, et j'en
possédais déjà plus de mille, dans pas un desquels il n'y avait
trace de ce qu'il me fallait..... En 1857, en traversant la petite
ville de Valovichté¹, j'avais appris que dans le village de Krou­
chovo il y avait des chanteurs qui savaient jusqu'à cinq cents
pièces. Ce fut de là que me vint plus tard le salut, lorsque, en
1865, je fis par hasard connaissance avec un jeune moine du
couvent du Saint-Précurseur 2, nommé Théodosié. En réponse à
mes questions, il m'a appris à ma grande joie que son propre
frère était maître d'école à Krouchovo³, qu'il savait écrire non­
seulement en grec, mais en slave, et qu'il pouvait lui écrire pour
le charger de recueillir des chants et des contes. Ce que je le priai
aussitôt de faire, en promettant de récompenser convenablement
son frère et ses peines.....
@
Au bout de quinze jours je reçus de lui, avec un nouveau
cahier de pesmas 4, une lettre que voici : (cette lettre, imprimée
dans le texte bulgare, a pour objet principalement d'exprimer des
doutes sur la possibilité de l'existence en Macédoine, et en général
parmi les Bulgares, de chants sur Orphée, Alexandre, etc.....)
J'avais fait sa connaissance le 1er mars 1865. Durant les trois
mois qui suivirent, presque chaque semaine je reçus de lui
un pli de chants presque tous mythologiques et qui n'avaient
¹ Валовише, nom bulgare de Demir-Hissar.
· Τοῦ ἁγίου Προδρόμου, à deux heures de Serres.
3
Крушево.
Je me servirai quelquefois de ce mot, parce qu'il commence à être connu
dans la littérature européenne, et quoiqu'il désigne spécialement les chants
serbes; la forme bulgare en est pesen (пžсен), au pluriel pesni
n reconnaît ici le langage dévot du
parti slavophile de Moscou, des fils de la sainte Russie.
III.
A partir de ce moment M. Verkovitch poursuivit le filon sur
lequel sa persévérance, servie par le hasard, l'avait fait tomber;
il recueillit des matériaux pour ce qu'il appelle les Védas des
Slaves de la presqu'île des Balkans (Vede Slavéna balkanskoga
poluostrova), et dont l'ensemble se monte déjà, sans parler de,
plusieurs traditions mythologiques en prose, à près de quatre­
vingt-dix mille vers. Disons tout de suite que cette masse énorme,
qui ne paraît pas trop extraordinaire à ceux qui connaissent l'an­
cienne fécondité poétique des Serbes et des Bulgares, le devient
moins encore quand on voit les mêmes sujets traités à satiété, avec
des variantes sans fin, et jusqu'à des centaines de vers répétés
identiquement, à la façon homérique.
Pour cela il prit d'abord à ses gages la personne dont il a été
fait mention plus haut, le maître d'école de Krouchovo, auquel
il assura deux mille piastres turques (moins de 250 francs) par
an, ce qui permit à celui-ci de quitter sa place d'instituteur, dont
il ne retirait que la moitié environ; puis il lui fournit les moyens
d'ouvrir une petite boutique de bakkal, ou d'épicier marchand de
boissons, telle qu'il s'en trouve habituellemeut dans les villages
de Turquie. Celui de Krouchovo étant traversé par une route
fréquentée, qui conduit de Salonique, par Demir - Hissar, à
Nevrokop et de là dans la haute Thrace et en Bulgarie, cette
situation de boutiquier avait l'avantage de mettre Yovan Ekonomov
ou Gologanov en contact immédiat et journalier, et sans qu'il
y eût matière à soupçon, avec la portion du public dont il avait
le plus à apprendre, c'est-à-dire avec les muletiers (kiradjis)
Pomaks, qui vivent du transport des marchandises. Plus tard ce
ne fut plus par une somme fixe que M. Verkovitch le rémunéra,
mais par des avances successives, dont une partie passait, bien
entendu, à titre de gratification, aux chanteurs. Dans ces derniers
¹ Il ne prenait d'abord que le nom d'Ekonomov, emprunté à la profession de`
son père (oixovóμos); l'usage de celui de Gologanov, appartenant à un de ses
ascendants, lui a été suggéré, comme plus slave, par M. Verkovitch.
Mon opinion était déjà faite à Serrès par la lecture des textes,
et c'est pour remplir un devoir et comme par acquit de cons­
cience que je voulus voir Yovan, l'interroger et juger par moi­
même s'il restait quelque possibilité de lui attribuer la paternité
au moins d'une partie des chants du Rhodope. Pour cela je me
rendis à Krouchovo, mais en passant je visitai le petit village de
Radovo, à une heure au delà de Demir-Hissar, gros bourg qui
est lui-même à quatre heures de Serrès; il paraît qu'une des pre­
mières pièces sur Orfèn, notre Orphée, y a été recueillie. Le
vieux pope bulgare qui, dans sa maison, formée d'une seule
chambre, faisait lire le psautier grec à quatre ou cinq petits gar­
cons, me dit avoir connu dans le pays deux chanteurs, morts
depuis peu d'années à un âge avancé. Il n'avait entendu, et par
hasard, car son plaisir n'était pas là, que l'un d'eux, portant le
sobriquet de grammatik, parce qu'il était l'écrivain du village,
et le seul nom fameux qu'il se rappelât était celui de Marko Kra­
liévitch ou fils de roi, le héros que se disputent les Serbes et les
Bulgares; celui d'Orfèn lui était inconnu. Ce pope me confirma
l'usage, si différent des habitudes serbes, où sont les chanteurs
bulgares, ceux toujours qui ne le sont pas de profession, cela
s'entend, de réciter sans s'accompagner d'un instrument.
Les deux localités précitées sont encore dans la vallée du Stry­
mon (Cтpумa, Strouma), mais à Demir-Hissar commence un vaste
massif montagneux, qui s'étend au nord et à l'est, et en s'élevant
toujours, jusqu'aux hautes chaînes du Périn et du Rhodope. La
petite rivière qui traverse Demir-Hissar pour aller se jeter dans le
Strymon, coule dans une étroite vallée, que je remontai pour
gagner, à cinq lieues de distance, le village de Krouchovo, sis au
flanc d'un ravin et sur le bord d'un des deux cours d'eau, dont
la réunion forme la rivière. Celle-ci roule en grande quantité de
la poudre de fer, que les paysans recueillent durant la mauvaise
saison, et qu'ils fondent et convertissent en barres dans des four­
neaux très-primitifs appelés samokov, sans doute de ce que
chacun en a un pour soi seul (sam). C'est le nom de cette poudre
de fer (mrava), qui semble être reproduit dans celui de la tribu
des Marvatzi¹, formant la population, éparse dans une centaine
1
Mарваши. D'autres font dériver ce nom de mrav, fourmi, voulant indiquer
les habitudes laborieuses de la population, ou encore du grec paupos, noir, qua­
lification qui convient à des mineur

de villages, d'une grande partie de la région montagneuse indi­
quée plus haut, celle qui est comprise entre Serrès, Demir-Hissar
et Nevrokop. J'ai dit tribu, car il paraît d'après les recherches de
M. Verkovitch ', que tous les Bulgares de la Macédoine sont par­
tagés en tribus ou clans naturels (pleme), ayant des dénominations
particulières, portant un costume uniforme, mais se distinguant
entre elles par des coutumes qui leur sont propres et par les par­
ticularités de leurs dialectes.
Logé dans une dépendance (peróx) du grand couvent de Kosé­
nitza, je passai deux jours entiers dans la société d'Yovan, qu'il
me fut facile d'observer à mon aise. C'est un homme de vingt-huit
ans; il est marié avec une femme du pays et a quatre enfants. Il
porte le costume en drap bleu d'un usage général parmi les mar­
chands chrétiens des villes de la Turquie. Timide, d'un caractère
doux et sympathique, il est dépourvu de tout enthousiasme poé­
tique; tout le feu de son patron n'a même pas réussi à lui mon­
ter la tête à l'endroit des pesmas. Ma conviction qu'il n'était absolu­
ment pour rien dans leur composition se fortifia de plus en plus
dans nos entretiens, et je ne négligeai point de l'appuyer encore
d'une autre preuve plus directe. A ma prière, il fit venir un paysan
du village voisin de Tcharvichté (чарьише), nommé Kostadin
Væltchan (Вылчан) qui connaissait parfaitement le nom d'Orfèn,
et me récita pour une petite partie, mais de manière à ne pas me
laisser de doute sur l'identité de la longue pièce analysée au Bul­
letin. J'écrivis ensuite sous sa dictée un chant de trente-sept vers,
dont le héros, un brigand (Haramia), était aussi Ourfèn, mais
plus tard je le retrouvai dans les premiers manuscrits de M. Ver­
kovitch, avec quelques variantes et le nom d'Ourfèn remplacé
par celui d'lognèn.
Ce chanteur, qui était plus que médiocre et qui paraissait
d'ailleurs intimidé, promit de me procurer, moyennant quelques
piastres que je lui donnai, un morceau qui ne saurait manquer
d'offrir de l'intérêt. Il se rapporte à une scène réelle, quoique
tout à fait analogue à celle des sorcières dans Macbeth, c'est-à-dire
à la célébration d'une de ces solennités païennes qui subsistent
encore çà et là. Au village de Kortchovо (Kырчево), éloigné de
trois quarts d'heure de Krouchovo, on offre chaque année, le jour
1 Voyez l'appendice, n° 1.
II. Alexandre le Grand. La tradition de ce prince n'a pas disparu
complétement de la Macédoine, j'en ai eu deux fois la preuve
directe. A Demir-Hissar un Turc m'offrant à acheter une médaille
(car les Turcs eux-mêmes font aujourd'hui ce métier, ils sont
antiqadjis), me dit qu'elle était d'Iskander dramalu kral, d'Alexandre
roi de Drama. Drama est une petite ville, habitée par une tribu
d'Yuruks, Turcs asiatiques, et située à environ quinze lieues de
là, entre Serrès et le site de l'ancienne Philippes. Déjà, lorsque
j'avais visité ces ruines, mon guide, l'agent à Serrès du grand
monastère de Kosenitza, d'où nous venions, me montra, à mi­
côte de la haute colline qui supportait la citadelle antique, une
ligne de rochers appelée la crèche du cheval d'Alexandre, et quoi­
que parlant grec, il se servit du mot bulgare iasla au lieu de
Cáτvn ou waɣví en vulgaire. Cet homme, qui n'était pas tout à
fait dénué d'instruction, croyait qu'Alexandre et Daria étaient
tous deux des anciens rois du pays. Par l'indication qu'il me don­
nait, on voit que le destrier du héros macédonien, le fameux Bu­
céphale, a encore de la célébrité, et cela aide à comprendre com


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